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Ces paroles qui nourrissent et qui éveillent...

M'inspirant du titre du recueil de Charles Juliet, j'avais envie de rassembler ici quelques unes des citations, réflexions ou interrogations de conteurs et de conteuses qui ont nourri mon travail autour des contes.

Glanés au fil des lectures, il est des mots qui nous guident plus sûrement sur le chemin de l'écriture. En lisant, en écrivant... Des textes mais aussi des peintures,  des chants, des films, des musiques, des paysages, des parfums, des conversations, des rêves... Tant et tant de paroles, de choses et d'êtres longuement fréquentés ou à peine entrevus, tour à tour familiers ou étranges, mais qui semblent chaque fois nous faire signe, peut-être pour mieux nous perdre, si souvent pour mieux nous révéler à nous-même et au monde. En vivant, en écrivant, donc...

Pour paraphraser la célèbre complainte de la Ville d’Ys : Quoi de neuf dans ces paroles ? Rien que des vieilles choses... Rien d'autre que ce qui fait notre humanité profonde, et nous relie tous, quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu. De générations en générations. De pays en pays. Du jour à  la nuit. De la mort à la vie.

Peut-être pouvons-nous avancer vers nos plus insondables mystères avec ces paroles anciennes comme torche à la main. L'histoire aura, qui sait ?, le pouvoir d'éclairer ce qui nous fonde, ce qui nous meut, ce qui nous hante et nous enchante. De cette lumière palpitante, vivante, baignée d'obscurité, des premiers temps.

Voici quelques trésors de mots, offerts en désordre, rencontrés sur des chemins de hasard, en espérant qu'ils sauront, comme ils l'ont fait pour moi, nourrir votre lecture des contes et légendes.

Chaque conte dissimule, parmi ses images troublantes, des questions et des énigmes que nous portons ensuite avec nous, que nous transmettons à ceux qui viennent, en racontant, en lisant, en écrivant ou en réécrivant. Peut-être faut-il, pour les siècles qui viennent, s'obstiner à faire des livres avec des contes, s'obstiner à écrire des contes, afin d'introduire dans le monument blanc du futur un peu de nuit des temps, un peu de temps nocturne.

 

in La petite fille dans la forêt des contes de Pierre Péju aux éditions Robert Laffont

En résumé, dans cette tradition paysanne, le monde est une roue, c'est-à-dire un espace horizontal où toute hiérarchie, soumise à rotation, n'est que temporaire et relative. Les êtres et les choses - fées, hommes, animaux, plantes, pierres - jouissent d'un droit égal à l'existence qui fait d'eux avant tout des partenaires dans une relation de partage et de complémentarité.

Solidaires, ils participent ensemble au renouvellement du monde.

 

in Contes d'Irlande - L'Ile enchantée de Sylvie Muller aux éditions Maisonneuve & Larose

 

Ce mot-là régnait jadis. Il a été dit souvent dans la forêt, voici quelques siècles. Le crois-tu perdu ? Non, la feuille de l’arbre l’a entendu; elle est tombée, a pourri, est remontée en sève dans l’arbre. L’arbre a été abattu, scié, débité en poutres avec le mot dedans. L’église, ou la grange, ont reçu de lui la charpente de leur toit qui se trouve encore là, aujourd’hui, avec le mot toujours dans la fibre. Tu ne l’entends pas mais il ne demande qu’à l’être et redit de nouveau. Cela tu le soupçonnes et, si tu as la patience et la chance de l’ouïr, tu sauras que, d’un vieux dire, rien ne se perd. Restera à toi de le revigorer par ta bouche et de le faire entendre aux sourds de notre temps.

 

in Une enfance sorcière de Claude Seignolle aux éditions Omnibus

Pour les Crees, en effet, les histoires sont des êtres vivants. On pourrait écrire la biographie d'une histoire cree - ce qui constituerait sans doute une histoire en soi - comme on écrirait l'évolution dans le temps d'une espèce animale. Que font les histoires quand elles ne sont pas racontées ? Vivent-elles dans des villages ? Certains Crees l'affirment. Se racontent-elles les unes aux autres ? Certains le disent aussi. Certaines histoires se promènent de par le monde, à la recherche de certains épisodes qu'elles pourraient s'adjoindre à elles-mêmes. [...] Plus tard cette histoire trouverait un Cree, vivrait quelques temps dans sa mémoire, en attendant d'être racontée au monde.

 

in L'Os à voeux - Poèmes narratifs des indiens crees, préface de Howard A. Norman aux éditions Les Presses d'Aujourd'hui

 

Les contes traditionnels nous invitent à aller dans les coulisses du monde, à regarder l'envers du décor, la doublure des choses et à écouter à la porte des mystères. Ecoute, mon âme, c'est ton histoire qui est racontée. Tiens bien le fil du conte, petite âme, et retrouve ton chemin.

 

in Une robe de la couleur du temps : Le sens spirituel des contes de fées de Jacqueline Kelen aux éditions Albin Michel

 

 

Enfin, toute histoire a une âme qui ne laisse jamais indifférent. Elle s'attache à notre âme et la force à aimer. 

 

in Pourquoi faut-il raconter des histoires ?, Les huit raisons de Claude Lecouteux aux éditions Autrement

 

Toujours, il y a une vieille mémoire qui remue en nous. Quelque chose qui chante de l'autre côté, ou qui appelle, ou qui hante. De l'autre côté de quoi, on ne sait pas très bien. [...] Toujours, il y a un vieil Inconnu qui nous habite et qui nous tire, et qui semble si vieux, et si proche, comme un inconnu qui serait quand-même connu, qui serait nous-même et plus que nous, comme un enfant perdu qui ne s'y retrouve plus, comme une très vieille chanson qui ne retrouve plus ses notes, comme une très vieille tendresse qui nous embrassait.

 

in La Clef des Contes de Satprem aux éditions Robert Laffont

Le conteur est un menteur qu'on ne demande qu'à croire et qu'on finit par croire même dans l'absurde grâce à la chaleur de ses paroles, de ses gestes et de son regard. On se dit qu'il a assisté à la scène ; il a tout vu et on a la chance de partager ce qu'il raconte.

 

in préface aux Contes, récits et légendes des pays de France de Claude Seignolle aux éditions Omnibus

 

Debout sur un rocher, [un conteur] s'adresse à l'Océan et l'Océan l'écoute, apaisé, attentif. Dès que le conteur a fini un conte,  il en recommence un autre, il prend de temps en temps très vite le temps de boire un verre d'eau, c'est à peine s'il prend le temps de s'arrêter entre deux contes. L'apologue nous dit que si un jour le conteur se tait, ou si on le fait taire, personne ne peut dire ce que va faire l'océan. 

 

in Pourquoi faut-il raconter des histoires ?, Le conteur et l'Océan de Jean-Claude Carrière aux éditions Autrement

 

Orale et collective, cette tradition est une parole vivante, transmise de souffle à souffle. Semée comme une graine, elle croît, fleurit d'amour puis porte un fruit, dont la graine à son tour enterrée donne la génération suivante : identique et différente, vivante d'avoir traversé la mort.

 

in Contes d'Irlande - L'Ile enchantée de Sylvie Muller aux éditions Maisonneuve & Larose

 

Nous racontons, et le monde trouve soudain une fragile cohérence. Nous racontons, et l'énigme du monde s'en trouve heureusement augmentée. Car, depuis cette fameuse "nuit des temps", le conte consiste en une réserve inépuisable de significations et d'images. Populaire et anonyme, puis capté par la littérature, le conte a proposé durablement des repères et des modèles, mais il a toujours su aussi créer le trouble.

 

in La petite fille dans la forêt des contes de Pierre Péju aux éditions Robert Laffont

Les légendes vivent de notre substance. Elles ne tiennent leur vérité que de la complicité de nos coeurs. Dès lors que nous n'y reconnaissons pas notre propre histoire, elles ne sont que bois mort et paille sèche.

 

in Gaspard, Melchior et Balthazar de Michel Tournier aux éditions Gallimard

 

Le fait est que les contes ont traversé les millénaires, portés par la seule parole humaine. Tandis qu’ils cheminaient vers nous au travers des pestes, des guerres ou des révolutions, combien de livres qu’on croyait immortels se sont perdus à jamais ? Tant qu’une œuvre est nourricière, pensaient les Anciens, elle dure. Les contes ont duré, comme l’eau qui se fraie partout un chemin.

 

in Le rire de la Grenouille de Henri Gougaud aux éditions Carnets Nord

Le Temps est un grand maître, le Temps est un bon conteur d’histoires.

 

in Contes gaeliques de Douglas Hyde aux éditions du Rocher

Parvenu à l'âge adulte, aucun n'oserait se moquer de ces histoires pourtant bien étranges, à moins d'avoir abdiqué ses rêves, à moins d'avoir renié son âme. Car il est bien mort, celui qui ne souhaite entendre conter merveilles, celui qui n'a pas soif d'amour et de beauté, celui qui ne sait plus frissonner de joie.

 

in Une robe de la couleur du temps : Le sens spirituel des contes de fées de Jacqueline Kelen aux éditions Albin Michel

 

Mais Le Trésor des contes nous fait aussi entrer dans le "pays des signes et de la vision" et dans ces récits de peur où affleure le monde invisible. Ces récits font, à mots couverts, l'inventaire de tous les évènements étranges, impévisibles, qui laissent l'homme désemparé. Ils évoquent les signes de mort - appels, soupirs, visions, coups frappés à la porte - qu'il faut savoir interpréter et ils enseignent "le savoir vivre vis-à-vis du monde invisible", l'art de créer des liens harmonieux entre les vivants et les morts.

 

in Introduction au Trésor des Contes de Henri Pourrat, par Bernadette Bricout,  aux éditions Omnibus

 

Car il ne suffit pas de raconter des histoires, encore faut-il en écouter, pour ceci que "à la fin, celui qui m'aura écouté attentivement sera un autre".

 

in Pourquoi faut-il raconter des histoires ?, Le conteur et l'Océan de Jean-Claude Carrière aux éditions Autrement

 

On dit chez les indiens houmas : " Que l'on nomme le monde, pour que plus jamais il ne disparaisse. "  Et nous, les conteurs, on dit qu'on raconte des histoires pour que plus jamais elles ne disparaissent. 

" Pour être un homme, nomme. Pour être un homme, nomme. "

 

in Pourquoi faut-il raconter des histoires ?, Pour être un homme, nomme de Abbi Patrix aux éditions Autrement

 

On n'entre pas en féérie en sautant une clôture. On n'y accède que par aventure, épreuve, enchantement, enfaytement, par amour. C'est un périlleux renoncement, un choix qui n'admet pas la défaillance ; la "pensée fée" est une "autre pensée". On laisse là-bas son âme pour en gagner une autre, mais l'âme en fée n'a plus d'entendement dans le monde mortel.

Il faut se dire qu'il n'y aura pas de retour.

in La grande Encyclopédie des Fées de Pierre Dubois aux éditions Hoëbeke

 

Tous les pays qui n'ont plus de légende seront condamnés à mourir de froid.

 

in La Quête de Joie de Patrice de La Tour du Pin aux éditions Gallimard

Une amie de ma mère m'a parlé d'un boisselier qui avait son étal en plein air [...] et qui n'arrêtait pas de conter des histoires aux clients éventuels qui se pressaient pour choisir tel ou tel article de bois sorti de ses mains [...]. Il empoignait un bâton à baratte, le brandissait. "Voyez, clamait-il, c'est avec ceci que Jeanne a caressé l'échine de Jean quand il est revenu de la foire avec un nouveau cheval acheté très cher après avoir vendu le vieux qui ne valait plus rien. C'était le même. Vous connaissez l'histoire ?" [...] Quand il n'y avait personne devant lui, il contait quand-même.

Somme toute, il contait pour lui-même. On se nourrit comme on peut.

 

 in Le quêteur de mémoire de Pierre Jakez Hélias aux éditions Plon

Mieux vaut-il boire en aveugle l'eau fraiche des fontaines que s'y noyer les yeux grands ouverts.

 

in Traité de Faërie de Ismaël Mérindol - Edouard Brasey aux éditions Le Pré aux Clercs

Plus encore que des paysages traversés, des forêts sans fin et des puits sans fond, le monde des contes reste peuplé d'hommes et de femmes aux corps inoubliables, hors norme, excessifs, hybrides, porteurs de signes troublants où se côtoient grandeur et petitesse, laideur et beauté, où la frontière entre l'humain, le végétal et l'animal reste floue.

 

in 365 contes de la tête aux pieds de Muriel Bloch aux éditions Gallimard

J'aimerais recréer des lieux de grande écoute où les personnes présentes vibrent et tremblent de joie, de bonheur. Le chanteur, l'aède est celui qui aide à vivre, à traverser tous les labyrinthes de ce temps.

 

in Le parloir universel de Julos Beaucarne

Les êtres cachés et fuyants oublient de fuir quand le poète les appelle par leur vrai nom.

 

in La Terre et les rêveries de la volonté : Essai sur l'imagination de la matière de Gaston Bachelard aux éditions José Corti

Depuis plus de cinquante ans que je subis l'ennui de la vie réelle, je n'ai trouvé aux soucis qui la dévorent qu'une compensation, c'est d'entendre des contes et d'en composer moi-même.

 

citation de Charles Nodier

Ces éléments mythiques ressemblent aux petits morceaux d'une pierre précieuse éclatée qui seraient éparpillés sur un sol recouvert d'herbes et de fleurs et que seul un regard plus perçant que les autres peut découvrir. Leur signification s'est perdue depuis longtemps, mais elle est encore ressentie ; c'est elle qui fait la teneur du contes et en même temps satisfait notre goût naturel du merveilleux. Ces petits fragments ne sont jamais le simple jeu de couleurs d'une imagination sans teneur.

 

in Anmerkungen de Wilhel Grimm, Contes, mythes, mystères de Pierre Emy aux éditions L'Harmattan

Toute  parole n'est pas conte, bien sûr, mais toute parole a tendance à se tourner en conte dès l'instant que celui qui l'émet trouve plaisir à s'en servir, non pas pour informer et convaincre, mais pour s'enchanter lui-même en exerçant sur les autres un pouvoir de séduction. Autrement dit, on ne saurait se faire conteur sans être poète, sans qu'un démon vous pousse à trouver aux agencements de mots un support qui justifie leur emploi hors de la banale communication. Le conte est le meilleur prétexte à cela. C'est à peu près ce que m'a confié un homme que l'on prétendait simple d'esprit parce qu'il parlait tout seul dans son champ.

 

in Le quêteur de mémoire de Pierre Jakez Hélias aux éditions Plon

 

A la façon des comètes, la légende fait le tour du monde mental. Elle marque les pôles où l'extrême sagesse rejoint la folie, où la pensée qui garde le plus d'enfance, et partant de ressources, retrouve l'antique science de l'humanité [...]. Ses recueils sont de naturelles anthologies. Elle écrit le roman du monde.

 

in La ligne verte de Henri Pourrat aux éditions de la Nouvelle Revue Française

 

Dans notre famille existe une vieille bénédiction : "Qui demeure éveillé à la fin d'une nuit d'histoires ne peut que devenir le plus grand sage du monde." Qu'il en soit ainsi pour vous. Qu'il en soit ainsi pour nous tous.

 

in Le jardinier de l'Eden de Clarissa Pinkola Estès aux éditions Grasset

Les légendes […] sont ce que nous avons de plus précieux en ce monde. Elles ne sont pas une pâture puérile. Elles ne sont pas une manière d’oublier le réel, mais de le nourrir. S’insinuer tendrement en elles c’est apprendre la liberté, éprouver le bonheur parfois douloureux de vivre. 

 

in L'Arbre à soleils de Henri Gougaud aux éditions du Seuil

Le langage peut être magique quand on reprend le fil à sa source, au départ, quand à chaque mot on insuffle son sens originel, initial, de bouche à bouche. On dévide ainsi le fil de la parole si on s'applique sans le casser à faire le moins de noeuds possibles, doucement, fermement, précisément et sans impatience, à l'écoute [...].

 

in Les contes du fil ou la parole tissée de Marie Faucher, La Grande Oreille aux éditions Silène

Et je me revois maintenant, petit, tout petit, accompagné par une grande dame, grande comme un soleil, et déjà presque fée, qui m'aurait emmené pour faire le tour d'une journée qui était celle de sa vie. Je comprends aujourd'hui que c'était elle qui m'avait dit ce qu'elle avait à me dire, à me donner, à me transmettre en héritage : " Aie confiance en toi, tu es capable de quelque chose d'utile. Regarde ! Je vais te montrer où il faut aller pour trouver ce que tu cherches ! "

Il y a, dans une rencontre comme celle-là, le même sentiment de merveilleux, la même discrétion, la même générosité que ce que j'entends et que je ressens dans les contes de fées et les grands récits. Une petite ou grande musique, selon, pénétrante et obstinée, toute faite de dons et d'espérance dans notre raison de vivre.

 

in Le Conteur amoureux de Bruno de La Salle aux éditions du Rocher

Un conte est de la manière chantée ancienne, intempestive et marquante, à cause d'une généralité. Traditionnel signifie imprimé sur un grand nombre. Jacob Grimm disait d'ailleurs à Arnim : "Nous n'avons qu'un souhait : c'est d'encourager les recueils du même genre." Les ailes du conte brut sont gardées ici, comme des fleurs d'anonymat qui durent. Sur elles "une goutte de rosée retenue au creux d'une feuille étincelle des feux de la première aurore". En principe. Les morceaux précieux de la poésie d'art ancienne colorent la rosée moderne.

 

in Chants Populaires de Philippe Beck aux éditions Flammarion

« Nous n’avions pour eux aucune haine. Ils faisaient métier de loups comme nous faisions métier d’hommes. Ils étaient créatures de Dieu. Comme nous. Il n’y avait aucune cruauté en eux. Ils étaient nés prédateurs. Comme l’homme. Mais ils étaient restés prédateurs, alors que l’homme était devenu destructeur."

in Le génie des Loups de Paul-Emile Victor

« Quand on habite le Val-des-Regrets, on ne se contente pas des choses d’ici-bas, on est forcé d’aller chercher des étoiles. Il n’y a pas moyen de faire autrement. Tu seras obligé d’aller à leur rencontre, toi aussi, dorénavant."

 

in L'Empereur du Portugal  de Selma Lagerlöf

Apprendre à rester seul, pour vivre plus densément. Encore faut-il préciser qu'un vaga­bond romantique solitaire n'est jamais vrai­ment seul. Il a recours à une présence qui accompagnait les chemineaux au temps où les routes d'Europe étaient couvertes de marcheurs : les fées. Celui qui a fait sien le mot de Novalis invitant à « être perpétuellement en état de poésie » saura reconnaître dans chaque expression de la nature la manifestation de leur existence. Il les traquera là où elles se cachent, c'est-à-dire partout, car le propre et le génie des fées est de prendre corps au moment où on le décide...

 

in Petit traité de l’immensité du monde de Sylvain Tesson

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